Maladies auto-immunes

Thymus et auto-immunité

Le thymus joue un rôle actif dans l’établissement de la tolérance immunitaire vis-à-vis du soi.


« Si le thymus fut identifié dès la Grèce Antique, il faudra néanmoins attendre la fin du XXe siècle pour comprendre que cet organe, considéré comme un vestige de l'évolution, joue un rôle unique dans l'éducation du système immunitaire à reconnaître les gènes du soi et à ne pas les rejeter comme de vulgaires intrus ». L'extension de ce concept aux hormones a permis à Vincent Geenen  (1) et à son équipe de proposer une nouvelle compréhension de la pathogénie des maladies auto-immunes.

Longtemps considéré comme un organe « inutile », le thymus est aujourd’hui reconnu comme jouant un rôle essentiel dans notre système immunitaire. Il est une sorte de carrefour entre les systèmes nerveux, endocrinien et immunitaire.

Le thymus joue un rôle unique dans « l’éducation » du système immunitaire, dont la faculté à reconnaître et à tolérer les grandes familles d’hormones. 


Parfois, le système immunitaire agresse le « soi » et l’organisme souffre alors de ce qu’on appelle une maladie « auto-immunes » comme le diabète de type 1, la sclérose en plaques, des affections de la glande thyroïde, etc. 

Même si une prédisposition génétique est possible, elle n’est pas suffisante pour déclencher ces réactions d’auto-immunité. Des facteurs environnementaux peuvent provoquer une perturbation de la fonction « tolérogène » du thymus. Par ex. des études tendent à mettre en évidence que certains virus peuvent jouer un rôle dans l’apparition d’une auto-immunité, en infectant les cellules de la couche externe du thymus et en s’y reproduisant, rendant l’organisme intolérant vis à vis de partie(s) de lui-même.

Même si sa masse diminue après la puberté, le thymus reste actif jusqu’à des âges très avancés.

Cependant, une surproduction de cortisol par activation des glandes surrénales en réponse à un état de stress chronique peut provoquer une involution progressive du thymus et une déficience du système immunitaire.

 

" Les maladies auto-immunes sont un groupe d’environ 80 pathologies differentes affectant 5 à 8 % de la population. Elles sont dues a un dysfonctionnement du systeme immunitaire au niveau de la tolerance thymique. (...) L’incidence des maladies auto-immunes est en nette augmentation dans les pays occidentaux. Des études géo-épidémiologiques les relient à la présence de bassins industriels, environnement riche en perturbateurs endocriniens. " (2)

 

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(1) Vincent Geenen est directeur de recherches au F.R.S.-FNRS de Belgique, professeur d'embryologie et d'histoire de la recherche biomédicale à l'Université de Liège, et chef de clinique d'endocrinologie au CHU de Liège.

Pour en savoir plus

 

(2) Prédisposition aux pathologies auto-immmunes, Nadine Dragin, Rozen Le Panse, Sonia Berrih-Aknin, médecine/sciences 2017 ; 33 : 169-75 => https://pdfs.semanticscholar.org/3eec/73b3198d37b4414ef32798ed8b47062b281b.pdf

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