Algoneurodystrophie
L’algoneurodystrophie (habituellement dénommée algodystrophie) est un syndrome
douloureux régional localisé autour d’une ou plusieurs articulations, qui associe :
– douleur continue, avec hyperalgésie (sensibilité exagérée à un stimulus douloureux) ou allodynie (sensation douloureuse à un stimulus non douloureux) ;
– enraidissement progressif ;
– troubles vasomoteurs (hypersudation, oedème, troubles de la coloration cutanée).
L’évolution est spontanément favorable dans 90 % des cas, mais peut être prolongée (12 à 24 mois). Plus rarement (5 à 10 % des cas), l’évolution est plus lente avec persistance des douleurs pendant plusieurs années, associée à des troubles trophiques et des rétractionsaponévrotiques. L’algodystrophie se rencontre à tout âge chez l’adulte avec une prédominance féminine (3 femmes pour 1 homme).
Facteurs déclenchants
Les traumatismes sont à l’origine de plus de la moitié des algodystrophies. Il n’y a pas de
relation entre la survenue d’une algodystrophie et la sévérité du traumatisme. Le délai entre
traumatisme et algodystrophie est variable (quelques jours à quelques semaines). La
chirurgie, en particulier orthopédique, est une cause favorisante fréquemment retrouvée.
De même, une rééducation trop intensive et douloureuse peut aggraver ou déclencher une
algodystrophie.
De très nombreuses causes non traumatiques ont été rapportées.
Parmi les plus fréquentes, on peut citer les causes :
– ostéoarticulaires : rhumatismes inflammatoires, syndrome du canal carpien ;
– neurologiques : accident vasculaire cérébral, sclérose en plaques ;
– cancérologiques ;
– vasculaires : phlébite ;
– infectieuses : zona, panaris ;
– endocrinologiques : diabète, dysthyroïdies ;
– médicamenteuse : phénobarbital ;
– obstétricale : algodystrophie de la de hanche au cours de la grossesse.
Traitement
Il n’y a pas de traitement consensuel et spécifique conventionnel de l’algodystrophie. Ainsi, aucun traitement médicamenteux n’a d'autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication en France, actuellement.
Le traitement associe le repos, la kinésithérapie adaptée respectant la règle de la nondouleur et, dans certains cas, la prescription de médicaments dont l’efficacité reste aléatoire (calcitonine, bisphosphonate). Le traitement a pour but de limiter les douleurs et de préserver la mobilité articulaire.
Une supplémentation nutritionnelle ciblée peut apporter un net soulagement.